Jean-Marie Belobi Ng’Ekerme, plus connu sous le nom de Meridjo, (23 décembre 1952, Idiofa, Bandundu – 27 août 2020, Liège, Belgique) est un musicien congolais. Il était membre du Zaïko Langa Langa de 1971 à 1999. Il est très connu pour apporter le rythme sebene tres connu dans la culture congolaise et africaine en général appelé masini ya kauka en ce moment. Il est décédé le 27 août 2020, après une longue période de maladie.
Biographie
Fils aîné d’un mécanicien à Mangai, au territoire d’Idiofa, il se souvient toujours du cimetière où le corps de son père décédé a été enterré. Plus tard, quand il était en train de faire ses études, il apprend comment jouer au drum chez des prêtres. Il jouait en même temps au Basket.
Après ses études secondaires, son père l’envoie s’inscrire à l’institut des Techniques Appliquées en sigle ISTA pour prendre sa place en cas de retraite. Après quelques mois de fréquentation, il abandonne tout pour se consacrer à la musique. Il est attiré par le Zaiko Langa Langa qui tient ses séances de répétitions à l’Hôtel Azur situé à quelques mètres de chez lui. Il. intègre le groupe Zaïko Langa Langa comme batteur à l’âge de 18 ans, c’est-à-dire en 1971 comme batteur.
A cette époque Bimi Ombale le drumeur de l’orchestre. Lorsque Bimi Ombale monte à l’attaque chant, Meridjo deviendra sous la bénédiction de DV Moanda, le fondateur de Zaïko Langa Langa le drumeur attitré du groupe. Meridjo va s’employer à changer l’histoire de la musique congolaise. Tout en reconnaissant que la batterie a été introduite par le Seigneur Tabu Ley dans la musique congolaise moderne et que Seskain Molenga en est le précurseur et le pionnier, Jean-Marie va accélérer le rythme du sebene à l’aide de cette caisse claire qu’est la batterie. Il adaptera le rythme avec Cavacha grâce à un éventail de possibilités qu’offre la batterie.
Comment en est-il arrivé là? C’était sur demande de Mbuta Mashakado. En 1971, Zaïko Langa Langa effectuait son premier voyage à l’étranger ou plus précisément au Congo Brazzaville. Dans le train qui les amenait à Pointe Noire. Les musiciens surexcités, chantaient et dansaient au rythme des bruits ou les cliquetis des roues motrices du train. Mbuta Mashakado lui demandera s’il ne peut pas reproduire ce rythme sur une batterie.
Ce sera le début d’un travail de longue haleine. Comme il l’avait si bien insinué, il s’y mettra, écoutera les cris des oiseaux, les pas d’animaux, les bruits de moteurs de bateau, de train et il finira par s’écrier Eureka comme Archimède. Qu’avait-il donc découvert pour ainsi s’écrier? Il avait donc découvert « Machine ya Kauka » ou mieux le train de Kauka qui va accommoder tous les passagers. Oncle Bapius, Manuaku, Matims Mbuta Matima avaient beaucoup travaillé sur ce rythme pour harmoniser l’ensemble.
Le rythme Cavacha est ainsi lancé et reproduit dans Eluzam, Mbeya Mbeya pour se répandre de l’Afrique aux Antilles. Il inscrivit ainsi son nom dans l’anthologie de la musique congolaise moderne. Jean-Marie a un répertoire riche et des plus prestigieux. Il est parvenu à inscrire son nom parmi les meilleurs auteurs-compositeurs de Zaiko Langa Langa. Machine à tubes, il a composé Elango songa (Les Casques Bleus), Nyongo Ekeseni, Kwiti-Kwiti, Ben Betito, Sangela, 77 X 7, Bolingo aveugle, Matondo, Zizita qui ont fait parler de lui.
Une note noire cependant dans son parcours, Meridjo avait été arrêté en 1974 et enfermé dans la prison d’Ekafela dans une île en pleine forêt équatoriale sous la deuxième république. C’est là ou Ilo Pablo à été recruté pour le remplacer. Il y est resté pendant presque 2 ans en attendant les démarches entreprises par DV Moanda pour le libérer. Batteur endiablé des tam-tams, il égayait les gardiens avec qui il noua des liens solides. C’est ainsi qu’il s’évadait dans la nature pour se retrouver à Kin. « Natiaki motema nakuta yo monzemba, nazongi Kinshasa nakuti yo obala. Ba pasi epayi, makansisi epayi, mosika nazalaki se kolela lela yo ». (Sangela)
Lors de la séparation de Zaïko, il reste fidèle a Nyoka Longo et ne quitte pas le groupe Zaïko Langa Langa. En 1999, Bapius, Modeste et Meridjo ne participent pas dans l’album Poison (1999). Ils quittent Zaïko pour créer Zaïko Langa Langa Universel.