C’est bien, Philippe Delerm
Il est peu dire que la période n’est pas à l’apaisement et que le terme « sérénité » n’est pas à l’ordre du jour. Lors de la précédente émission, nous parlions déjà de dystopie, de fin du monde, de pessimisme, d’excès en tout genre, le tout lié à une actualité que nous rêverions fictionnelle, une fiction à la Margaret Atwood donc, qui nous met en garde contre des dangers, mais en aucun cas une fiction miroir d’un quotidien trop gris trop sombre. Un quotidien dans lequel la moindre prise de parole vire au pugilat, une contexte dans lequel une blagounette met le feu au pays.
Mais pas question pour nous, et pour vous cher.e.s auditeur/ices, de se laisser abattre durant ce mois de novembre qui nous rappelle que oui, il peut encore faire frais et pleuvoir. Alors pour lutter contre la grisaille ambiante, une recette très simple. Prenez un plaid, faites-vous une boisson chaude, calez-vous bien profondément dans votre canapé ou dans votre lit, soyez accompagné.e d’un chat ou d’un, et munissez-vous d’un livre qui sent bon la madeleine de Proust, un livre comme une machine à voyager dans le temps qui vous ramènera à une époque où tout vous paraissait plus simple, plus détendu. Il en existe une multitude. Pour certains certaines ce sera Alice au pays des merveilles, pour d’autres ce sera Harry Potter, ou encore Un parfum d’herbe coupée et les œuvres de Pagnol pour voyager dans un Sud idéalisé au son des cigales sous un olivier en fleurs. Et pourquoi pas se plonger dans un film qui vous fera remonter des souvenirs confortables, chaleureux et apaisants. Pour cela, regardez n’importe quel film de Richard Linklater, ou Skylab de Julie Delpy, ou encore les Goonies et Maman j’ai raté l’avion. Les exemples ne manquent pas.
En ce qui nous concerne, nous avons opté pour un souvenir commun, à savoir C’est bien de Philippe Delerm, un livre publié une première fois en 1991 et dont la suite, C’est toujours bien date de 1998. Ces deux ouvrages sont des recueils de souvenirs d’enfance, des souvenirs du quotidien très ordinaires décrits avec une certaine poésie et une nostalgie assumée de la part de l’auteur sur deux ou trois pages. Deux ouvrages donc qui se dégustent tendrement, doucement. C’est bien s’inscrit dans la même lignée qu’un autre ouvrage de Delerm, La première gorgée de bière et autres petits plaisirs, autre recueil de satisfactions simples du quotidien, mais un peu plus adulte.
Références :
Livres :
C’est bien, Philippe Delerm, 1991
C’est Toujours bien, Philippe Delerm, 1998
La première gorgée de bière, Philippe Delerm, 1997
Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie, 2013
Bambine, Alice Ceresa, 1990
Big Girl, Mecca Jamilah Sullivan, 2022
En attendant Bojandles, Olivier Bourdeaut, 2016
L’élégance du hérisson, Muriel Barbery, 2009
Essais :
Des paillettes sur le compost : écoféminisme au quotidien, Myriam Bahaffou, 2022
Séries :
This Is Us, Dan Fogelman, Jas Waters, Kay Oyegu, K.J. Steinberg, Donald Todd, Aurin Squire, 2016-2022.
Riverdale, Roberto Aguirre-Sacasa, Michael Grassi, Brian Paterson, Aaron Allen, 2017-2023
Longs-métrages:
This is England, Shane Meadow, 2007
Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Michel Gondry, 2004
I am Not Your Negro, Raoul Peck, 2016
BlacKKKlansman, Spike Lee, 2018
En attendant Bojandles, Régis Roinsard, 2022
Bandes-dessinées :
Les Strates, Pénélope Bagieu, 2021
The Fablemans, Steven Spielberg, 2022
Super 8, J. J. Abrams, 2011
Le Combart ordinaire, Manu Larcenet, 2003
Les années super 8, David Ernaux-Briot ; Annie Ernaux, 2022
Good Bye Lenin, Wolfgang Becker, 2003