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PYZ Margaret Atwood

Margaret Atwood est l’une si ce n’est la plus grande autrice canadienne, elle qui est autrice d’une cinquantaine d’ouvrages, notamment La servante écarlate paru une première fois en 1985 et qui a reçu d’innombrables prix littéraires. Mais l’influence de Margaret Atwood dépasse la simple dimension littéraire qui pourtant n’est pas à sous-estimer. Elle qui est devenue une icône féministe un peu malgré elle, une image d’ailleurs avec laquelle elle n’est pas toujours en accord.

Pour autant son œuvre marque des générations de lecteurs et lectrices qui se réapproprient ses figures les plus fortes. Ainsi depuis quelques années, il n’est pas rare de remarquer des Ofred/June, personnage principal de La servante écarlate dans les marches pour les femmes ou lors des manifestations anti-Trump aux Etats-Unis. La longue robe rouge informe, de même que la coiffe blanche, proche des œillères, sont devenus des symboles féministes arborés fièrement face aux reculs sociétaux successifs de ces dernières années. Remise en question du droit à l’avortement, débats stériles sur la contraception, égalité salariale, traitement des féminicides par la justice et les médias, la liste est longue. Qu’elle le veuille ou non, Margaret Atwood avec la redécouverte de son roman La servante Ecarlate, est une icône féministe.

A son actif, elle a d’autres romans comme son tout premier titre, déjà évocateur, La femme comestible, publié en 1969, récit d’une protagoniste forte cherchant à résister aux injonctions sociales de mariage ou de maternité, quitte à se faire dévorer par ses désirs indépendants. Ou encore sa trilogie MadAdam ou Oryx and Crake en VO, autre œuvre dystopique dénonçant l’hubris humain. Il nous faut également citer le roman C’est le cœur qui lâche en premier publié en 2015 et qui brosse un portrait acide de la société étatsunienne post-crise financière de 2008. Mais Margaret Atwood, ce sont également des collections de nouvelles que je ne saurais trop vous conseiller. Dans ces récits, l’autrice parle implicitement de son enfance et de son début de vie au Canada, elle qui a suivi son père entomologiste au cœur de nombreuses forêts du grand ouest canadien et du Quebec. Et c’est probablement de cette enfance que lui vient son intérêt pour la relation étroite qui lie l’homme à la Nature, elle qui n’a de cesse de mettre en garde contre les dangers de l’activité humaine pour le monde qui nous entoure. D’ailleurs, la dimension écoféministe de ses récits explique aussi son succès actuel tant ces questions sont aujourd’hui fiévreuses et incandescentes.

Références :

 Romans :

La femme comestible, 1969

La servante écarlate, Margaret Atwood, 1985

C’est le cœur qui lâche en premier, Margaret Atwood, 2015

Neuf contes, Margaret Atwood, 2014

Captive, Margaret Atwood, 1996

Le dernier homme, Margaret Atwood, 2003

Double Perséphone, Margaret Atwood, 1961

Circé, poème d’argile, Margaret Atwood, 2021

Circé, Madeline Miller, 2018

Tabor, Phoebe Hadjimarkos Clarke, 2021

Rosie Carpe, Marie Ndiaye, 2001

The Grace Year, Kim Liggett, 2019

Fugitives, Alice Munro, 2004

Amie de ma jeunesse, Alice Munro, 1990

Lili pleure, Hélène Bessette, 2020

 

Essais ;

La femme mythifiée, Betty Friedan, 1963

Les guerrières, Monique Wittig, 1969

 

Théâtre :

Les monologues du vagin, Eve Ensler, 1996

 

Séries :

The Handmaid’s Tale (Bruce Miller, 2017-)

Polar Park (Gérald Hustache-Mathieu, 2022-)

Class of ’07 (Kacie Anning, 2023-)

 

Longs-métrages:

I Will Follow, Ava DuVernay, 2010

 

Bandes-dessinées :

Super Cyprine, Tess Kinski, 2022

Playlist :

Quand je serai chaos > Disiz
Pacifique (2017) /

The Man > Tayor Swift
Lover (2019) /

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